Lors que l'on m'a invité à assister à la réunion
annuelle de la ferme Coopératice
Aux Champs qui chantent, je m'attendais à une réunion simple de membres
d'une ASC (Agriculture Soutenue par la Communauté) où les membres payent
d'avance pour soutenir leur fournisseur de paniers biologiques
hebdomadaires.
J'avais
lu sur leur site que la Ferme aux Champs qui Chantent produit plus de 100
variétés de légumes, de nombreuses fines herbes et herbes médicinales, un peu de
poules et de porc.
Bref,
je 'attendais à un dimanche à la campagne avec mes amis, sans soucis, sans
surprises, juste agréable.
Et
bien des fois, je suis très heureux de me tromper sur toute la ligne.
Ce
n'est pas une simple ferme que j'ai visitée, mais un modèle
agro-socio-économique admirable, une utopie qui est devenue une belle réalité
prometteuse.
La
journée à tranquillement débuté à la ferme par une initiation à la sérigraphie
sur tissu, occasion de faire des tas de tee-shirts au logo de la ferme, mais
surtout l'opportunité de rencontrer les autres membres de la coopérative
présents.
Ensuite,
nous avons savouré les mets préparés par les convives, tout aussi relaxe,
tranquille, sans surprise.
Et
moi qui ne joue que rarement avec des enfants, j'ai construit un
"Gratte-Plafond" avec eux. Pour vous dire comment je me sentais bien.
Une
vraie matinée-midi de détente.
Mais
cela ne devait pas durer.
Nos
trois fermières ont donc commencé l'après-midi par une présentation du bilan de
l'année de la ferme.
Imaginez
votre GourmandAuQuebec cloué sur sa chaise, en se demandant si cela n'était pas
un rêve, un rêve où toutes les valeurs qu'il vénère sont étalées devant lui.
D'abord, la transparence.
Ici,
pas de cachettes, nos trois charmantes hôtesses nous livrent tout sur la ferme,
sa production, ses bons coups, ses échecs, ses expériences, mais aussi ses
chiffres.
J'ai
appris comment défricher un terrain avec.... des cochons, utiliser un poulailler
mobile (une roulotte), afin de fertiliser le terrain avec des poules pondeuses,
et j'en passe. Le citadin que je commençais à avoir le cerveau bien rempli. Je
me sentais un peu comme un écolier avide d'apprendre tout sur tout.
En
fait, d'un point de vue technique, cela m'a paru pas mal novateur comme méthodes
de travail, mais je ne suis pas un expert.
Les
chiffres? Je ne rentrerais pas dans les détails, mais savoir que nos trois
chefs d'entreprise peinent à gagner le salaire minimum pour leur travail, cela
me désole. Elles méritent tellement plus.
Mais
le plus troublant, c'est qu'elles nous présentent cela avec le sourire, comme si
leur bonheur ne venait pas de leur revenu. Auraient-elles compris quelque chose
qui nous échappe?
Mais
les deux choses qui m'ont le plus charmé sont la liberté de participation des membres de cette
coopérative et les initiatives solidaires de cette coopérative.
Ici,
les membres peuvent être juste des "consommateurs", c'est-à-dire acheter leurs
légumes d'avance, et aller les chercher aux trois points de chute disponibles.
Mais ils peuvent aussi participer aux travaux de la ferme et y investir du
temps, ou plutôt y passer du bon temps. Libre à eux d'être le membre de la
coopérative qu'ils définissent eux-mêmes. Tous peuvent ainsi y trouver leur
bonheur.
Cette
coopérative à aussi un volet social qui ne peut que me séduire, me toucher, me
renverser.
Avec
les petits dons que les membres font, elles fournissent à prix réduit des
paniers de légumes à des gens dans le besoin. Et n'essayez pas de laisser un peu
d'argent pour elles, elles le redonnent pour faire plus de paniers
solidaires.
Elles
ont aussi développé deux partenariats qui devraient servir d'exemple.
Avec
le Café Partage d'Argenteuil, un jardin collectif a été créé pour que les
bénéficiaires de l'aide alimentaire participent à la production de cette aide.
On ne peut trouver mieux pour aider dans le respect et en valorisant l'estime de
soi.
Avec
le Camp Amy Molson, des jeunes du sud-ouest
de Montréal, secteur défavorisé de la ville, peuvent s'initier à l'agriculture,
mais aussi développé un certain sens des affaires.
En
effet, l'an dernier, ils ont commercialisé leur production (du pesto), et avec
l'argent gagné, ils réinvestissent cette année, à long terme, dans ..... des
arbres fruitiers.
Je
ne sais pas pour vous, mais moi, cela me laisse pantois tellement c'est
mignon.
Et
je passe sur les visites de groupes, les dons à des organismes, et autres
activités
Ce
dimanche fut l'occasion d'une première rencontre avec ce modèle de ferme, et la
surprise à été tellement grande et heureuse que je me promets de les visiter de
nouveau, ne serait-ce que pour y prendre mes légumes.
Mais
je vais aussi accepter d'autres invitations pour d'autres visites pour découvrir
les petites merveilles qui se cachent dans ces petites fermes.