Je suis arrivé la veille chez mes gentils fermiers de
Saint-Anselme afin de participer à un cocktail dînatoire des saveurs de
Bellechasse.
Ce fut une belle introduction et l'occasion de peaufiner
mon parcours gourmand prévu pour le lendemain.
L'occasion aussi de rencontrer des producteurs et
travailleurs de ce monde qui me fascine.
Après avoir dit au revoir aux animaux de la ferme, on
prend la route.
Mais avant tout, il faut faire la « check-list » d'un promeneur gourmand :
- Plein d'essence : Fait
- Argent liquide en quantité suffisante : Fait;
- Estomac plein pour éviter de trop acheter :
Fait;
Mon premier arrêt est pour le boucher à qui je parle
parfois au téléphone lorsque j'achète une bête entière à mes gentils fermiers.
Je ne l’ai jamais rencontré et je veux corriger cette lacune.
Sur mon chemin, j’aperçois la ferme Rouleau que j'ai connu la veille.
J'hésite, devrais-je arrêter ou non? Je n'ai pas le temps
si je veux voir tout ce que j'ai prévu. Ce n'est que partie remise, leur
production de safran m'intrigue au plus haut point.
Lors d'un prochain voyage dans cette région, en plus de
les visiter, j'y prendrai surement mes légumes mais..., c'est vraiment leur
Safran que je veux mieux connaître plus, moi qui suis un grand amateur de plat
type paella.
L'abattoir boucherie Jacques Marquis (117 rue Principale, Saint Gervais) est un secret tellement bien gardé qu'il n'a ni site web, ni Facebook,
C'est une vraie boucherie qui abat, coupe et vend de la
viande de ce terroir. Ils élaborent aussi des plats préparés
traditionnels.
Pour moi, ils reçoivent les animaux de mon producteur, et
à la fin, je n'ai que des boîtes et des boîtes de viande prête à être consommée,
selon les coupes que j'ai choisies.
Jacques Marquis est vraiment sympathique et attentif à
mes demandes et besoins, alors c'est décidé, il est mon boucher et je le
garde.
Je quitte mon boucher et me dirige vers la fromagerie
Cassis et Mélisse dont plusieurs personnes m'ont parlé, mais que je ne connais
pas du tout. Cette fromagerie semble aussi être un autre secret bien gardé de
Bellechasse. Il ne peut y avoir de fromageries secrètes pour
UnGourmandAuQuebec.
Je m'attendais à beaucoup mais avant même d'arriver, je
vécus ma première surprise : le changement dans le paysage.
Des champs entrecoupés de petits boisés, je passe à un
océan de verdure.
Quel plaisir relaxant que de circuler entre deux murs de
verdure et que seules quelques propriétés superbement aménagées
brisent!
Les verts foncés prédominent et seuls les boisés
d'épinettes avec leur absence de couvert herbeux changent la couleur dominante
de temps en temps.
Et Cassis et Mélisse est cachée dans cet univers aux verts désunis.
Comme souvent chez les producteurs qui vendent à la
ferme, une jolie boutique propose les produits fabriqués avec soin par la
fromagère, mais aussi des produits d’artisanats locaux.
Quelque délicatesse, quelle finesse dans le
goût.
Ici, pas d'agressivité, mais de la subtilité.
J'achète donc leurs fromages, quelques uns de chaque, pour
moi et une amie.
Mais Cassis et Mélisse est bien plus que cela.
C'est un site de loisirs et de découvertes où l'on
apprend beaucoup sur ces animaux si affectueux que sont les chèvres.
Visiter les étables et discuter avec les employés permet
de mieux connaître leur travail, travail que Guillaume, Émilie et Anne-Marie
font avec énormément d'attention et de plaisir. Cela se ressent dans leur
gentillesse et leur accueil.
J'aurais passé ma journée sur le site à observer les
chèvres ou juste m’asseoir et admirer le paysage de ces hauteurs.
Ils ont un petit gîte fort charmant, alors j'y
retournerai cet automne pour profiter des couleurs que j'imagine aisément
généreuses dans leurs variances.
Je me raisonne et prends la route en direction de la fromagerie du terroir de
Bellechasse.
Sur le chemin, chaque détour, chaque sommet est
l'avènement d'un paysage époustouflant.
Soyez prudent et arrêtez-vous sur le bas-côté afin
d'admirer ses splendeurs, sinon, vous risquez de prendre le champ.
Progressivement, les collines laissent la place aux
prairies et champs du début de mon voyage.
L'arrivée sur Saint-Vallier nous donne une vue d'une rare combinaison du village, du fleuve et de l’île d'Orléans.
Leur boutique permet de découvrir les produits de la
région et de manger sur place. J'y ai même vu des produits de Cassis et Mélisse
que je venais à peine de quitter.
Il semble exister une belle solidarité entre les
producteurs de la région et cela est très agréable à voir.
C'est j'ai mangé là un succulent sandwich généreusement
garni de saumon fumé et pris quelques gâteries, c'est-à-dire viennoiseries et
fromages en crotte pour grignoter sur la route.
Si vous êtes sur la route entre Québec et Rimouski, sur l'autoroute 20, la fromagerie des territoires de Bellechasse est une halte gourmande dépaysante que je recommande
Ma prochaine étape est le Ricaneux.
J'avais rencontré Nathalie, la propriétaire, au festival
Fromages, Bouffe et tradition de Victoriaville et elle qui m'a fortement
suggéré de visiter la région de Bellechasse.
Je me devais de la remercier de cette excellente
suggestion et de visiter son verger.
Coups de chance, Nathalie était là et à ma demande elle m'a
fait visiter les caves et expliquer tout son labeur.
Cela n'est pas un privilège de blogueur. Il est possible
de demander la même visite individuelle et pour des groupes, si vous appelez
avant, ils peuvent également vous organiser une visite sur mesure.
Pendant que je discute avec Nathalie, un couple se
délecte des produits du Ricaneux pour un petit trois dollars..
Nous allons dehors voir le site et dès l'entrée j'ai pu
voir les plans des fruits utilisés pour les vins.
Devant ces plans en fleurs il y a des petits panneaux qui vous indiquent ce que nous voyez.
Devant ces plans en fleurs il y a des petits panneaux qui vous indiquent ce que nous voyez.
Tout est fait pour la détente et la découverte et les
nombreux projets dont Nathalie me parle me le prouvent.
Des sentiers jusqu’au grand verger sont accessibles, des
tables de pique-nique sous un toit de verdure est en cours d’aménagement, et il
y a même un hamac pour ceux qui veulent pousser la relaxation plus
loin.
J'achète un coffret des six petites bouteilles de leurs
produits pour mes hôtes, et je reprends la route en direction du verger et de la
cidrerie Casa Breton, dont j'avais dégusté un de leurs cidres la
veille.
Sur la route, il y a le potager Ivanohé que je connais déjà.
Car faire des balades gourmandes, c’est aussi faire son
épicerie directement à la ferme. Cela revient moins cher, est plus agréable, et
permet d'obtenir des produits de plus grande fraîcheur.
Quelques kilomètres me séparent de ma dernière étape, le verger et vignoble Casa Breton.
Je ne suis pas un amateur de vins, mais j'aime un bon
cidre surtout l'été. Je les avais vus la veille au cocktail dînatoire et
j'avais apprécié leur cidre rosé en dégustation; une visite
s'imposait.
À peine arrivé, le couple vu au Ricaneux
arrive.
On se reconnait et on en profite pour faire une
dégustation de groupe afin d'échanger sur les produits, mais aussi sur les mets
qu'il peut accompagner.
L'échange et le partage fut tel que l'on termina par
élaborer un recette de tartare de saumon aux pommes accompagné de leur cidre "Le
Léger".
On me fit également visiter la superbe salle de réception
à l'étage qui vous offre une vue inspirante.
Casa Breton offre une belle gamme de cidre dont un cidre
de glace qui m'a séduit par ses saveurs de pommes et de sucre prédominant sur
celle de l'alcool, caractéristique que je recherche personnellement dans un
cidre de glace.
L'heure avance et je constate qu'il est temps de rentrer,
la tête pleine de beaux paysages, de belles rencontres, des beaux et bons
produits.
Je croyais que cela était fini, mais la nature m'a remercié de ma visite.
À quelques kilomètres de la ferme de mes hôtes, les
champs de lin ont décidé de se mettre en fleur afin de m'offrir un fantastique
spectacle,
Un champ devenu cours d'eau et j'ai ressenti la même
émotion que j'avais enfant, quand après 800 kilomètres, je voyais enfin la mer,
un spectacle que l'humble citadin que je suis n'avait jamais encore
vue.
Un spectacle sublime que je ne risque pas
d'oublier.
Il ne me restait plus qu'à déguster toutes mes
découvertes.